vendredi 18 décembre 2009

Timisoara, les vivants et les morts, le Monde.fr



Ceux qui me connaissent savent que la Roumanie est un endroit très particulier pour moi. En ce début d'hiver, de retour d'un séjour outre-Atlantique, j'ai mis les voiles vers les boulevards de Bucarest. Il y a cinq ans et quelques mois, j'avais déjà passé quelques jours à Timisoara, pour parler d'économie, d'agriculture, de micro-technologies, de boom économique. Et dans cette ville au passé douloureux, nulle trace palpable de la mémoire des événements de 1989.

Alors le mercredi 15 décembre, à 21h05, Gara de Nord de Bucarest, j'ai pris le train Rapid 360, direction Timisoara. Via Videle, Caracal, Craiova, Filiasi, Drobeta Turnu Severin, Orsova, Baile Herculane, Caransebes et Lugoj. Arrivée Timisoara Nord à 5h23 après avoir discuté avec des ouvriers du bâtiments de Filiasi de l'impact respectif de la crise économique sur les commandes et les chantiers de Roumanie et de France (qu'ils connaissent forcément).

Le 16 décembre 2009 était jour de deuil à Timisoara, car 20 ans auparavant, des milliers de manifestants, souvent jeunes, sont descendus dans la rue, et pour la première fois, ils n'ont pas bougé devant les fusils. Timisoara est peut-être le début d'une révolution préparée, manipulée ou bien télécommandée, mais personne ne connait encore le ressort exact qui a poussé ces jeunes à avoir le cran d'affronter les balles, durant ces journées d'insurrection.

Et comme la Roumanie, durant vingt ans, a refusé de se pencher sur les racines de cette révolution. Les véritables héros de ces journées de 1989 ont été enfouis par le temps qui passe et sont devenus les véritables perdants de ce soulèvement. En décembre 1989, 93 personnes ont été tuées par balles à Timisoara.

Le reportage, en photos et en son, sur le Monde.fr

1 commentaire:

fanda a dit…

"p'timichoara". Bon, c'est du mauvais humour au nième degré mais cela me rappelle le surnom que j'avais donné à Michel Morvan, maire défunt de Roscoff.
RH