dimanche 28 juin 2009

Gori revit



En août dernier, la ville de Gori, 50 000 habitants, a été la première cité bombardée par l'armée russe, à l'extérieur de la Fédération de Russie, depuis la fin de la chute de l'Union soviétique. Au coeur des Jeux olympiques de Pékin, suite à la tentative de reprise en main de la république séparatiste d'Ossétie du sud par l'armée géorgienne, les obus russes se sont abattus sur Gori, causant de nombreuses victimes et des destructions importantes.

Presque un an après, sur l'avenue Staline (Gori est la ville natale de Joseph Vissarionovitch Djougachvili, dit Staline), les façades sont repeintes à neuf, les bâtiments frappés ont été promptement reconstruits par les autorités géorgiennes, soucieuses d'effacer les stigmates de la raclée infligée à leur armée par les Russes. Le bâtiment principal de l'université fait encore pitié à voir, ici et là, des giclées d'éclats d'obus défigurent les immeubles, et au sol, des gros trous dans le macadam signalent les emplacement des bombes tombées devant la statue de Staline.

Quelques mois après l'assaut russe, les futs d'obus explosé ou les torsades de métal des engins mortels ont rejoint les souvenirs du musée de la Grande guerre patriotique (la Seconde guerre mondiale, pour les Russes). La vie a repris son cours quasi normal, malgré l'afflux de réfugiés dans des camps installés aux abords de la ville. Mais les habitants n'ont pas oublié les 60 morts civils et les douzaines de blessés des bombardements d'août. Et quand notre tamada préféré de Gori, Zurab, du haut de son bloc d'immeubles, nous désigne la direction de Tskhinvali, capitale ossète, il n'est pas complètement rassuré.

(Photo Matthieu Sartre)

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